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Homs : Les unités criminelles de l’ « Armée syrienne libre » en action

Les vidéos filmées par les milices armées elles-mêmes, sont glaçantes. Elles nous permettent de comprendre comment procèdent ces miliciens -présentés chez nous comme des « libérateurs »- et comment ils s’attaquent à des villageois.

27 juin 2012 | - : Nations Unies Syrie

On peut suivre sur cette vidéo la façon dont s’est déroulée l’attaque lancée contre les habitants de Dmeyneh, un village proche de Homs, le 29 mai 2012, et dont les médias traditionnels n’ont bien sûr pas parlé. Le commentaire dit en résumé que les ombattants font la prière du matin avant d’aller conduire une opération spéciale avec leur brigade Al-Farouk, et que le photographe qui a filmé cette attaque a été tué.

Le 29 mai, après cette attaque contre le village de Dmeyneh, voici ce qu’un témoin nous a raconté :
« À 5 heures du matin, environ 500 combattants sont entrés par divers côtés dans notre village qui dormait. On a été réveillés par les tirs et les hurlements « Allah Akbar ». Ils ont occupé plusieurs maisons, tiré sur l’église, tué un soldat, et en ont blessé un autre. Au bout de deux heures de combat avec les forces de l’ordre, les hommes armés, dont 20 ont été tués, ont battu en retraite. Nous avons eu la vie sauve grâce aux renforts arrivés rapidement. Nous étions terrorisés et sommes restés enfermés. Nous avons peur qu’ils reviennent… ».

Les habitants de Dmeyneh pensent avoir échappé, ce matin là, à un carnage tel que perpétré à Houla quatre jours avant (entre le 25 et le 26 juin contre des alaouites fidèles à el-Assad) [1], grâce au fait que les forces de sécurité étaient présentes en nombre quand les quelques 500 hommes armés ont envahi leur village.

Dmeyneh est un village chrétien de 3’000 âmes. Il est situé à 12 kilomètres de Qusseir, une ville de 150’000 habitants à majorité musulmane qui sert de base arrière et logistique aux milices de l’ASL qui depuis l’été passé occupent des quartiers de Homs par la force. Ce sont des milices d’Al-Farouk basés à Qusseir qui, selon nos témoins, sont les auteurs des massacres de masse dans la province de Homs. Ils kidnappent des gens, les égorgent, coupent les corps en morceaux agissent de manière séparée, tout en étant partie de l’ASL.

Dmenyeh avait déjà subi une première attaque le 18 mai où 3 personnes ont été tuées.
Dmeyneh a encore été attaqué le 22 juin sur le même mode ; les actions de ces groupes de l’ASL ont pour objectif évident de plonger le pays dans une guerre civile confessionnelle, frapper les minorités alaouite et druze et d’attribuer leurs atrocités aux forces armées régulières. Les habitants du village sunnite situé aux alentours ne sont pas davantage en sécurité ; selon nos témoins plusieurs familles sont venues chercher protection dans le village chrétien de Dmeyneh.

Il n’y avait jamais eu de problèmes entre les diverses religions selon ce que nous raportait, en mai, un chrétien qui vit dans la province de Homs : « S’il n’y avait pas eu ces bandes, étrangères à la Syrie, qui agissent en-dehors de la loi, nous vivrions ici comme avant, en paix. Nous avons toujours vécu ensemble comme des frères. Nous ne savions pas si celui-ci était chrétien, celui-là alaouite ou sunnite. » [2].

Les groupes armés de l’ASL peuvent tuer tout Syrien qui soutient le gouvernement. Ils peuvent aller massacrer les gens dans les villages ! A Genève le Conseil des droits de l’Homme continue d’accuser les forces du gouvernement d’Assad d’être coupables des crimes que les familles des victimes attribuent aux « gangs armés ». Ce qui a conduit aujourd’hui, 27 juin, le délégué de la Syrie auprès du bureau de l’ONU à Genève, Fayçal al-Hamwi, à quitter la séance du Conseil des droits de l’Homme consacrée à l’examen du rapport sur le massacre de Houla. « La délégation de mon pays ne participera pas à cette séance en protestation contre la partialité et la politisation flagrante qui visent à porter atteinte à la Syrie, à son peuple, et au sang des martyrs » , a-t-il précisé.

À l’ONU, la politisation « des droits Humains » est flagrante. Les représentants des États occidentaux se servent des « droits de l’Homme » pour des objectifs autres.

Silvia Cattori



[1Voir :
- « Journalist Marat Musin about Houla Massacre », par Marat Musin, maramus.livejournal.com, 30 mai 2012.
http://www.silviacattori.net/article3284.html
- « Le massacre de Houla était planifié et a été instrumentalisé », 3 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3283.html
- « Le massacre de Houla perpétré par la rébellion syrienne », par Rainer Hermann, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 7 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3310.html
- « Syrie : Les rebelles sont responsables du massacre de Houla », par John Rosenthal, National Review Online (USA), 9 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3303.html
- « “L’extermination” par les rebelles sunnites », par Rainer Hermann, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 13 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3340.html
- « Massacre of al-Houla : In Syria, there is more than just one truth », par Alfred Hackensberger, Berliner Morgenpost, 23 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3379.html

[2Voir : « Des atrocités sont perpétrées par l’“armée syrienne libre” », par Silvia Cattori, propos recueillis le 11 mai 2012.
http://www.silviacattori.net/article3224.html