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Syrie et Liban dans la tourmente des alliances contre nature
Sarkozy : « Les chrétiens de Syrie et du Liban n’ont plus leur place au Proche Orient »

Puisque le journal "Le Point" a rejoint le cortège d’un faiseur de guerre, l’inlassable BHL, contribuant ainsi à convaincre les citoyens français de la soi-disant « humanité » de ses projets criminels et infamants ; voici la traduction d’un article qui pourrait permettre à sa Direction et à nombre de rédacteurs de médias traditionnels de mesurer leur degré d’irresponsabilité lorsqu’ils prétendent voir fleurir le « printemps » là où ils travaillent à semer la tempête et le malheur. Si besoin est, une vidéo de 34 secondes devrait leur permettre d’admettre « à qui profite le crime » !

20 novembre 2011

Ils ne peuvent nier leur participation active à une attaque « ordonnée » contre la Syrie dont le peuple a su préserver l’héritage de toutes les civilisations, sans jamais tomber dans le communautarisme guerrier. Des siècles sont là pour en témoigner ! Est-il illusoire de penser qu’ils puissent écouter des voix venues d’ailleurs, des voix de journalistes tout aussi légitimes que les leurs, sinon plus ? Il ne leur est pas interdit de vérifier, d’enquêter, et de libérer leur esprit de la "doxa" d’un microcosme égocentrique qui n’a que faire, ni de l’humanité, ni de l’humanisme.

Mouna Alno-Nakhal - Biologiste


Le Président Sarkozy au Patriarche maronite, Monseigneur Raï : « Que les chrétiens de Syrie et du Liban émigrent pour l’Europe, ils n’ont plus leur place au Proche Orient »

Lors de l’entrevue du Patriarche maronite, Mgr. Bechara Boutros Raï avec le Président français Nicolas Sarkozy (5 septembre 2011) ce dernier lui aurait demandé : « Puisque les chrétiens ne sont plus que 1,3 million au Liban et 1,5 million en Syrie, pourquoi ne viendraient-ils pas vivre en Europe, sachant que 2 millions de chrétiens irakiens y sont d’ores et déjà réfugiés ? ».

D’après le quotidien « Al-Dyar » citant un membre de la délégation qui accompagnait Mgr. Raï à Paris, le Président Sarkozy lui aurait expliqué que, dans le contexte du choc des civilisations, notamment entre l’Islam et la Chrétienté, il n’y a plus de place pour les chrétiens dans le Machrek Arabe. Il serait donc préférable qu’ils émigrent vers l’Union Européenne composée de 27 États.

Frappé de stupeur, le Patriarche aurait demandé comment une telle chose pouvait être envisagée. Le Président Sarkozy aurait alors produit un document précisant que plus de 3 millions de chrétiens avaient quitté le Liban les 20 dernières années, et que la région du Moyen-Orient est à la veille de rencontrer de nombreux problèmes.

De retour au Liban, le Patriarche a tenu des propos contraires à la position de la France. Il a affirmé qu’il avait le devoir d’entreprendre une action à l’échelle du monde arabe tout entier pour la sauvegarde des chrétiens. C’est ainsi qu’il a rencontré le Patriarche Grec Orthodoxe Hazim qui, de son côté, s’était rendu à Moscou pour rencontrer le Patriarche Orthodoxe de Russie. À la suite d’un entretien entre ce dernier et le premier ministre Poutine, le Patriarche Hazim a rencontré le ministre adjoint des Affaires étrangères, qui lui a assuré que la Russie soutiendra le Président Bachar el-Assad jusqu’au bout, qu’elle protégera la communauté des Grecs Orthodoxes et que, de concert avec l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite, et la Syrie, elle fera en sorte qu’on ne porte pas atteinte aux chrétiens de Syrie.

En conséquence, le Patriarche El-Raï, maronite, et le Patriarche orthodoxe se sont mis d’accord pour poursuivre ensemble une politique arabe qui assurerait la protection des chrétiens du Machrek.

Dans la même veine, le Président Sarkozy aurait expliqué au Patriarche maronite que les Frères Musulmans allaient bientôt prendre le pouvoir en Syrie, qu’ils signeront la paix avec Israël, suivis en cela par le Liban. Et qu’ainsi sera réglée la question du Proche-Orient.

Le Patriarche lui a alors demandé : «  Qu’en sera-t-il des réfugiés palestiniens au Liban et ailleurs ? ». Le Président Sarkozy lui aurait répondu quelque chose comme : « ils resteront là où ils sont ! ».

À ces propos, le Patriarche Raï n’a pas pu réprimer son mécontentement, au point que Sarkozy a failli mettre fin à la rencontre. Mais il se serait ravisé en réalisant les conséquences d’un tel comportement sur les relations historiques entre les deux pays.

C’est donc cette rencontre qui éclaire les propos tenus à Paris par Mgr Raï au sujet des liens étroits entre le désarmement du Hezbollah, la solution du problème au Moyen-Orient et le droit des réfugiés au retour dans leur pays d’origine. Mais aussi le rôle du régime syrien dans la protection des minorités religieuses en général, et des minorités chrétiennes en particulier.

Et c’est dans ce contexte qu’il faut situer les propos de Denis Pietton, Ambassadeur de France à Beyrouth, quant à la déception suscitée en France par la position du Patriarche, en contradiction avec celle de la France. C’est alors que le Patriarche Raï a exigé des excuses, à défaut de quoi, l’ambassadeur ne serait pas reçu au patriarcat. Des excuses ont probablement été présentées, puisque l’Ambassadeur s’est effectivement rendu à Bkerké (siège du patriarcat) où il a exprimé sa compréhension pour les propos tenus par le patriarche et réaffirmé les relations historiques entre la France et le Patriarcat maronite qui demeurent une importante référence nationale au Liban.

Traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

Date de l’article : 23/9/2011
Sources (en langue arabe) :
- Le fil des événements d’après le quotidien libanais Al -Dyar
http://www.lebanondebate.com/details.aspx?id=55649
- Coordination Générale des Institutions Libano-Canadiennes
pas d’auteur nommé.
http://www.10452lccc.com/aaaaanews11a/arabic.sept24.11.htm

Sur la rencontre Sarkozy-Bechara Raï, voir également :
« Liban/Syrie : L’Église maronite inquiète des intentions de l’Occident », par Pierre Khalaf, New Orient News, 12 septembre 2011.